Comment gérer le refus alimentaire ?

 

Les « Pas faimmmm », les cris, les cuillères volantes… Quand on est parent, on peut se sentir démuni quand son enfant refuse de manger de nouveaux aliments. Cela peut-il être le signe de troubles plus graves ? Que faire si votre bébé traverse une phrase de néophobie alimentaire ?

Découvrez les conseils du Dr Douvillez, pédiatre allergologue intérrogée par notre partenaire Blédina, pour accompagner les troubles alimentaires de bébé.

comment gérer le refus alimentaire ?
comment gérer le refus alimentaire ?

Qu'est-ce que la néophobie alimentaire ? 

 

Le terme de néophobie alimentaire peut faire peur aux parents. Il s'agit du fait que le bébé refuse de manger de nouveaux aliments. Il faut savoir que l’enfant mange grâce à un processus d'expérience sensorielle qui passe par le fait de regarder, de toucher et de sentir avant de porter les aliments à la bouche. Concrètement, l'enfant peut faire preuve d'une certaine sélectivité alimentaire : il trie et examine avec attention l'aliment, puis le goûte à contrecœur pour finalement le recracher.

La néophobie alimentaire est une étape normale du développement de l'enfant, qui débute vers 18 mois et peut durer jusqu'à 6 ans. Tout l'enjeu est de prévenir et de détramatiser cette situation pour que les choses ne se cristallisent pas. 

 

4 conseils pour prévenir la néophobie alimentaire

 

1. Encourager les futures mamans à avoir une alimentation variée.

Dès la grossesse et pendant que vous allaitez, vous exposez votre bébé à différents composés aromatiques, ce qui le rendra plus curieux et ouvert aux nouveautés.

 

2. Démarrer la diversification alimentaire tôt.

La diversification alimentaire démarre entre 4 et 6 mois. Bien souvent, le médecin traitant propose de démarrer en purées de légumes ou compotes bien lisses. Après quelques mois, vous pouvez varier les présentations et associer différents légumes en ajoutant des épices et des herbes aromatiques, afin de stimuler tous les sens. N'oubliez pas que donner l’exemple vaut tous les discours ! L’enfant aura tendance à vous imiter s’il vous voit manger une variété d’aliments sains.

 

3. Présenter plusieurs fois le même aliment à l’enfant.

A chaque fois, proposez la même présentation : cette même forme permet aux enfants de se familiariser avec ces aliments et de constituer des points de repère. Il va finir par l'accepter et même par l'apprécier. A contrario, si vous abandonnez après un refus, il est probable que ce légume ou ce fruit soit exclu de son alimentation pour très longtemps.

 

4. Créer un contexte ludique d’éveil de ses sens.

Vous pouvez aussi organiser des jeux sensoriels basés sur le toucher et l'odorat. A titre d'exemple, dès 9 mois, l'enfant peut prendre part à la préparation de son plat, et ainsi toucher et goûter les aliments. En cuisinant avec votre bébé, vous allez l'aider. L'exposition visuelle de la nourriture au moyen de livres ou de sorties au marché est aussi intéressante. La convivialité des repas est primordiale. Tout doit être mis en œuvre pour qu'ils soient des moments de plaisir et de découverte gustative, dans une ambiance joyeuse et détendue, en famille.

 

Que faire si bébé refuse de manger malgré ces astuces ?

 

  • Être indulgent. Servez des aliments faciles à manger et ce n'est pas grave si l’enfant a du mal à utiliser sa fourchette ou sa cuillère. N’insistez pas pour qu’il la finisse, ni pour qu’il reprenne « 2 ou 3 bouchées de plus », car plus on force l’enfant, plus il résiste.
  • Refuser les demandes spécifiques, évitez de préparer un repas « juste pour lui », et résistez à la tentation de lui donner à manger 30 minutes après le repas. Cette attention particulière l’encouragerait dans son attitude. Respectez des horaires de repas réguliers, et pendant le repas expliquez simplement qu’il peut refuser de manger, mais qu’il devra alors attendre le prochain repas, pas avant.

 

Les difficultés alimentaires sont le plus souvent normales et passagères. Le déclic peut prendre plusieurs mois, mais lorsque l'enfant sera prêt, il pourra se mettre à manger presque un pot entier du jour au lendemain. Chaque enfant va à son rythme, faisons-lui confiance !

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