5 astuces aux papas pour prendre leur place

Depuis quelques années, nous n’avons jamais entendu autant parler des papas. Congé paternité allongé, média dédié, article de presse analysant les « nouveaux pères », livres « spécial papa », comptes de papas sur Instagram… Il semble qu’une nouvelle génération de papas débarque ! 

Pour autant, la réalité est plus nuancée.

 

Oui nous assistons clairement à un véritable changement sociétal où les nouveaux papas souhaitent prendre pleinement leur place. Mais des siècles de schéma patriarcal ne se balayent pas en quelques mois. Finalement, nous sommes en pleine transition entre deux modèles. Alors forcément, c’est parfois inconfortable. Et ce n’est pas forcément facile de trouver sa place de papa. Et tout comme pour la maman, il n’existe pas de portrait-robot du Super Papa. Il n’existe pas de vérité universelle. C’est à chacun de créer SA vérité, son propre modèle de papa. Et pour vous accompagner sur ce chemin, je vous partage 5 astuces pour vous aider à trouver votre place de (futur) papa.

1) Etre présent lors de la grossesse et du parcours prénatal

On en parle peu et pourtant, tout commence durant ces moments. On devient officiellement papa à la naissance (ou à l’adoption) de son bébé. Mais la place de papa se crée bien plus tôt, durant ce que l’on appelle le parcours prénatal (avant la naissance). On a souvent l’impression que ce moment n’appartient qu’à la maman et pourtant le papa a une place majeure à jouer sur le sujet. 

Que ce soit lors d’une grossesse dite « classique » ou un parcours de PMA, la place du père est clé et va bien au-delà de la préparation de la chambre du bébé. Les bénéfices sont nombreux pour la maman (soutien, écoute, partage de la charge mentale, …) mais aussi pour le futur papa qui va justement entrer progressivement et en douceur dans son costume de papa.

 

Lors d’une grossesse dite « classique », la maman a le droit de s’absenter de son travail pour les 7 RDV obligatoires de suivi de grossesse. Ces absences sont rémunérées à 100 %. Le papa (marié, pacsé ou en concubinage avec la future maman) a, de son côté, droit à 3 absences (rémunérées à 100 %) pour accompagner la maman lors de ces RDV*. Alors, on n’hésite pas et on prévient son entreprise de ses futures absences pour ces 3 RDV ! Et j’encourage même à essayer d’être présent à la totalité des 7 RDV (en négociant des horaires décalés ces jours avec son manager ou en posant un RTT par exemple).

Au-delà de ces RDV de suivi de grossesse, le futur papa peut aussi commencer à créer du lien lors de RDV d’haptonomie (processus permettant d’entrer en communication avec le fœtus dès le 3e ou 4e mois de grossesse). C’est un moment très fort à partager en couple et qui permet au papa de mieux appréhender son futur bébé.

 

Et enfin, lors de la grossesse, le papa se doit d’être un soutien sans faille pour la future maman. Une grossesse n’est pas neutre à vivre. C’est un bouleversement émotionnel, physique et psychologique. La présence attentionnée du papa permet à la maman de mieux traverser ce moment.

2) Prendre la totalité de son congé paternité

Depuis le 1er juillet 2021, le congé paternité est d’une durée de 28 jours, dont (seulement) 7 jours obligatoires. A ce jour, les études indiquent que 70 % des pères prennent ce congé paternité. Mais pas encore dans sa totalité. Et il existe encore énormément de peur du jugement et d’auto-censure à prendre son congé paternité.

 

Les entreprises (RH et managers) sont de plus en plus sensibilisées à l’importance d’encourager les collaborateurs futurs papas à prendre la totalité de leur congé paternité. Mais c’est aussi de votre responsabilité de le demander. Tout en ayant conscience que cette absence de 1 mois va forcément déstabiliser l’équipe ou l’entreprise. Il s’agit alors d’anticiper ! Je conseille de prévenir son manager de sa future absence dès le 4e mois de grossesse et de préparer un plan d’action en béton : transfert des dossiers et / ou des compétences, process de communication aux différentes parties prenantes...Avec cette approche positive et constructive, le manager est rassuré. Il sera alors plus enclin à accepter la demande de prise des 28 jours de congé paternité.

 

Les bienfaits de la prise totale du congé paternité sont nombreux : 

              - création d’un lien fort avec le bébé

              - soutien et présence auprès de la maman

              - temps dédié pour le papa pour prendre pleinement sa place.

 

Alors définitivement, encourageons les futurs pères à prendre la totalité de leur congé paternité !

3) S'occuper de son bébé au quotidien

On ne naît pas papa, on le devient. Et c’est en « faisant » que l’on se sent de plus en plus à l’aise.

Pour beaucoup de pères, les débuts peuvent être déstabilisants. Comment changer une couche ? Comment donner un biberon ou soutenir sa compagne lors de l’allaitement ? Et comment communiquer avec ce petit être qui ne semble que faire dodo et manger ?

 

Pourtant, il y a tant à faire avec un bébé : l’alimentation, les soins, l’éveil, les jeux, les RDV médicaux (pour information, 85 % des RDV chez le pédiatre sont pris par la maman, selon une étude de Doctolib. Voilà un bel exemple de ce que le papa peut faire à la place de la maman) …La charge est lourde. Et il ne s’agit pas pour le papa « d’aider » la maman mais de véritablement prendre sa part, de faire. Il ne faut donc pas hésiter à mettre pleinement les mains… dans les couches ! 

 

Evidemment, comme toute nouvelle mission, les débuts peuvent être difficiles. On peut se tromper, c’est ainsi que l’on apprend. On fait, on ajuste, on gagne en confiance. Et très rapidement, s’occuper de son bébé au quotidien sera naturel !

s'investir en tant que papa

4) Créer du lien avec son enfant

On le disait juste à l’instant, ce n’est parfois pas évident de créer du lien avec son bébé. A mon sens, ce dont l’enfant a besoin, c’est d’un papa présent, authentique. Et pas d’un papa parfait qui « joue » au papa. Il ne s’agit pas de se déguiser en papa mais d’être pleinement soi.

 

Pour cela, je conseille de se connecter à ses passions. Nous avons tous des domaines de prédilection, nos zones de talents, des activités qui nous procurent du plaisir. Et nous pouvons les utiliser avec nos enfants ! Si vous détestez chanter et que vous vous forcez à chanter, cela ne sera pas naturel. Le bébé va le sentir et le papa va s’épuiser au fil du temps car il n’y prendra pas de plaisir. A l’inverse, j’encourage un papa qui adore lire à partager plein de moments lecture avec son tout-petit. Et cela fonctionne pour le sport, le jardinage, le contact avec la nature, la cuisine… Evidement il s’agit d’adapter les activités à l’âge du bébé. Mais utiliser ses passions est un excellent moyen de créer du lien !

5) Se connecter à ses émotions et à soi

Je l’ai dit juste au-dessus, un enfant n’a pas besoin d’un papa parfait. Il a besoin d’un papa authentique, pleinement soi. Et de même, devenir papa bouscule beaucoup de choses dans la vie d’un homme. Prendre sa place de papa, c’est aussi se connecter à soi, à ses émotions. Dans ce moment de vie, c’est parfois une tempête émotionnelle, avec une alternance d’émotions positives et négatives. Les garder pour soi et les intérioriser peut être néfaste sur la durée. On a le droit d’être heureux et de le dire, on a le droit d’avoir peur (de mal faire par exemple) et de le dire, on a le droit d’être anxieux et de le dire. Ce n’est pas forcément évident car les hommes ont été peu habitués à cette approche (liée à l’éducation et à notre culture du patriarcat). C’est pourtant essentiel. Et si besoin, des professionnels peuvent être d’une aide précieuse.

 

Prendre sa place de papa, c’est aussi se créer son propre référentiel. Il faut oser mettre au loin les clichés et les stéréotypes d’un autre temps. Souvent, on porte ces stéréotypes sans même s’en rendre compte. Souvent, ils sont poussés par la société, les collègues, les amis ou la famille même. C’est à chacun d’essayer de ne pas se faire influencer. Et d’oser être le papa que l’on rêve pleinement.

 

Enfin, et parce que cela peut être bousculant de devenir papa, je conseille de ne pas rester isoler si ce moment est difficile à vivre. Il existe aujourd’hui de plus en plus de cercles de paroles (dans les maisons de parents par exemple) dédiés aux papas. De plus en plus de papas prennent aussi la parole sur les réseaux sociaux et sont souvent disponibles pour des moments d’échanges. Oser demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse. Au contraire, c’est courageux !

 

Avec ces 5 astuces partagées, chacun va pouvoir se lancer sur le chemin de la paternité de façon bien plus sereine. Le guide du « papa parfait » n’existe pas (et c’est tant mieux). Mais avec ces conseils, votre bébé aura la chance d’avoir à ses côtés un papa investi pour entrer dans l’aventure excitante de la vie !

 

 

*Une proposition de loi est à l’étude actuellement pour augmenter le nombre légal d’absences pour le papa.

 

Écrit par Pascal Van Hoorne

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